Au début du XXe siècle , Les Brigades du Tigre ....
Ce siècle avait sept ans .....
Les Brigades du Tigre est une série télévisée française en coproduction, en 36 épisodes de 55 minutes, créée par Claude Desailly et réalisée par Victor Vicas, diffusée du 21 décembre 1974 au 11 novembre 1983 sur la deuxième chaîne de l'ORTF puis sur Antenne 2, et diffusée dès le 3 mars 1974 sur la RTB.
Coproduite par la France (ORTF/TELECIP), l'Allemagne de l'Ouest (TV 60 Munich (de)), la Belgique (RTB) et la Suisse (TSR), la série a été rediffusée en Belgique sur AB4, ainsi qu'en France sur TMC en avril 2006. Au Québec, elle est diffusée à partir du 26 mars 1976 à la Télévision de Radio-Canada.
Les cinquième et sixième saisons des Brigades du Tigre, diffusées de 1981 à 1983, constituent la série dite Les Nouvelles Brigades du Tigre. Les épisodes des quatre premières saisons se déroulent avant la Première Guerre mondiale et les épisodes des cinquième et sixième saisons ont lieu durant l'entre-deux-guerres, de 1919 à 1930.
Synopsis
Intrigue
Au début du XXe siècle en France, une brigade de police motorisée est créée. Dirigée (dans la série) par le commissaire divisionnaire Faivre, cette brigade est inspirée des véritables « brigades mobiles » instaurées en 1907 par Georges Clemenceau (surnommé « le Tigre »), à l'époque ministre de l'Intérieur.
Le commissaire Valentin, les inspecteurs Pujol et Terrasson, fonctionnaires de la brigade mobile d'intervention, mènent des enquêtes policières au cours desquelles règnent mystère, surnaturel et personnages historiques, et dont l'enjeu est souvent la protection de la République.
Si les « Brigades du Tigre » ont donné leur titre à la série, cette appellation n'a pas de réalité historique, le nom officiel étant les « Brigades régionales de police mobile ».
Accroche du premier épisode
« 1907. En ce début de siècle où la vie se transforme au rythme accéléré d'une industrie triomphante, les structures traditionnelles de la vieille société se brisent chaque jour davantage derrière la façade de la « Belle Époque ».
La criminalité augmente dans des proportions d'autant plus inquiétantes qu’une délinquance nouvelle est née, qui s'appuie, elle, sur le progrès technique et fait échec à une police archaïque dont les méthodes et le matériel n'ont guère évolué depuis Vidocq. Un chiffre est plus éloquent que tout : au cours de l'année 1906, 103 000 affaires criminelles et correctionnelles ont été classées sans que les auteurs aient pu être identifiés. L'année 1907 s'annonce pire encore. Il y va de la sécurité des villes et des campagnes. »
— Prologue du narrateur (dit par Claude Dasset), Les Brigades du Tigre, saison 1, épisode 1 (« Ce siècle avait sept ans »), écrit par Claude Desailly.
Fiche technique
Titre : Les Brigades du Tigre puis Les Nouvelles Brigades du Tigre
Réalisation : Victor Vicas
Scénario : Claude Desailly (créateur de la série)
Production : Roland Gritti, Étienne Laroche, Serge Lebeau, Robert Velin
Sociétés de production : ORTF, Antenne 2
Musique : Claude Bolling
générique : La Complainte des Apaches, interprétée par Philippe Clay (paroles de Henri Djian)
Directeur artistique : Robert Giordani
Décors : Rino Mondellini
Costumes : Claude Catulle
Pays de production : Drapeau de la France France • Allemagne de l'Ouest Allemagne de l'Ouest •
Format : couleur - 1,33:1 - son : mono
Genre : policier, historique
Nombre d'épisodes : 36 (6 saisons)
Durée : 55 minutes
Date de première diffusion :
Belgique : 3 mars 1974
France : 21 décembre 1974
Allemagne de l'Ouest : 10 novembre 1976
Suisse : 2 décembre 1978 (Suisse alémanique)
Distribution
Personnages principaux
Les trois policiers que l'on suit tout au long de la série (Valentin, Pujol et Terrasson) ne correspondent pas à des personnes ayant réellement existé.
Commissaire Paul Valentin (Jean-Claude Bouillon) : Recevant une promotion alors qu'il est inspecteur à la Police Judiciaire et constatant que la police doit impérativement se moderniser, il intègre les Brigades mobiles que vient de créer Georges Clemenceau. Réfléchi, séducteur, mais têtu et parfois frondeur, il devient vite (sous la férule de leur directeur, l'intransigeant Monsieur Faivre) l'âme et la cheville ouvrière des « Brigades du Tigre », ainsi qu'elles furent surnommées en 1907, au début du XXe siècle.
Inspecteur Marcel Terrasson (Pierre Maguelon) : « Le Colosse de Rodez » est l'un des deux inspecteurs travaillant avec Valentin. Possédant un fort accent méridional, cette force de la nature n'hésite pas à se servir de ses poings pour se défendre. Ami fidèle de Pujol et de Valentin, c'est un homme de terrain prêt pour l'action.
Inspecteur Gustave Pujol (Jean-Paul Tribout) : Second partenaire de Valentin, frêle inspecteur, agile dans ses mouvements et à l'allure de « titi parisien », il se caractérise par sa discrétion exemplaire. Malin, passé maître dans l'art de la filature et du déguisement, il est souvent envoyé par Valentin pour surveiller les suspects, voire pour infiltrer les réseaux criminels.
Au fil des saisons, les trois héros ont connu deux supérieurs :
Claude Faivre (François Maistre), « le patron », chef des Brigades mobiles (réel nom du 1er commissaire divisionnaire de la brigade mobile de Paris) . Personnage rugueux, irascible, parfois ironique et sarcastique, il n'hésite pas à « engueuler » ses hommes lorsque les résultats ne sont pas au rendez-vous, quitte à être parfois injuste. En même temps, il connaît leur valeur et n'hésite pas à les soutenir.
Gabrielli (Pinkas Braun, doublé par Jacques Deschamps), le nouveau « patron » (à partir de la saison 5, dans Les Nouvelles Brigades du Tigre). remplace Faivre (parti en retraite) au lendemain de la Grande Guerre. Plus raffiné et plus mondain que son prédécesseur, il n'« engueule » jamais ses hommes mais préfère l'ironie. Il partage cependant une caractéristique avec Faivre, dont on se rend compte au fil des épisodes : la confiance qu'il accorde à ses policiers.
Contexte historique
Au début du XXe siècle, les méthodes utilisées par les forces de l'ordre n'ont guère évolué depuis Vidocq, si l'on en croit le premier épisode de la série. Afin de lutter contre une criminalité galopante, Georges Clemenceau dit « le Tigre » (il est à la fois Président du Conseil et ministre de l'Intérieur), met en place les Brigades mobiles.
Les aventures mises en scène dans la série débutent souvent sur un fait divers, lequel ne sert en réalité qu'à lancer un scénario qui amène les policiers à se frotter à un contexte politique, diplomatique, social, voire scientifique ou sportif, ancré dans l'actualité : Entente cordiale, premières découvertes sur l'atome, Tour de France cycliste, etc.
Chaque épisode, par sa construction et la bonne cohésion du scénario, tente de donner au spectateur une idée de la vie de l'époque en relatant des faits réels dans lesquels le scénariste a puisé son inspiration.
Contexte historique des épisodes de la série
Production
Conception
Le scénariste de la série, Claude Desailly, a volontairement souhaité que celle-ci ne se poursuive pas jusqu'à la Seconde Guerre mondiale et qu'elle ne couvre que les Années folles (1920-1929). Entre 1930 et 1939, l'atmosphère en France devenait de plus en plus tendue, à la fois à cause de la Grande Dépression et de la montée du totalitarisme en Europe (Mussolini, Hitler, Staline…). Le contexte international et le mode de vie des Français avaient ainsi énormément évolué par rapport aux trente premières années du XXe siècle, qui avaient une certaine forme d'insouciance et de romantisme.
De plus, à partir des années 1930, les moyens mis à disposition de la police française se sont considérablement améliorés : création d'Interpol à Paris, modernisation des unités, importantes affaires criminelles comme l'affaire Stavisky ou le meurtre de Gaston Truphème, courtier en diamants.
La police n'a alors plus rien à voir avec les brigades mobiles créées au début du siècle par Georges Clemenceau.
Claude Desailly, sur une proposition d'Alain Decaux, souhaitait montrer une France de début de siècle aux prises avec des bandits écumant le pays avec des moyens bien supérieurs à ceux de la police. La population connaissait alors une peur quotidienne, à l'échelle communale, tout au plus régionale, ce qui n'est plus le cas à partir de 1930, où le sentiment de défiance est lié au contexte international et à la crainte de l'avenir. La série devait ainsi cesser pour conserver une certaine réalité historique, bien que romancée, chez le spectateur, plutôt que de devenir une pure fiction n'ayant plus d'ancrage dans la réalité.
Tournage
Chaque saison de la série représente trois mois de tournage, chaque épisode demandant entre onze et quatorze jours. Les huit premiers jours sont consacrés à l'ensemble des séquences de bureaux dans les locaux du commissariat, tournées dans les vieux studios de Télécip. Les acteurs y enchaînent des scènes appartenant à différentes histoires. Les prises de son sont effectuées en direct, les scènes en extérieur sont tournées postérieurement.
Extérieurs
L'hôtel Gombault vers 1900, siège du 5e corps d'armée de 1873 à 2011 et lieu de tournage.
La ville de Paris étant devenue trop moderne, les scènes extérieures sont tournées à Orléans9, dont certaines rues présentent encore l'aspect du Paris du début du XXe siècle, comme la place Saint-Aignan.
D'autres tournages ont été réalisés en Belgique (exemple : épisode « La main noire ») avec des acteurs locaux.
À Orléans, le quartier situé entre la place Saint-Aignan et la collégiale Saint-Pierre-le Puellier est privilégié. Le spectateur averti peut reconnaître les rues Saint-Flou, de la Tour ou des Tanneurs, lors des poursuites, ou encore les rues des Récollets et de la Bretonnerie pour les investigations. Des bâtiments, comme l’imprimerie La Laborieuse ou des immeubles du quai Barentin et de la rue Croix-de-Bois, sont utilisés ponctuellement. En 1976, l’hôtel Groslot, apprécié du réalisateur, endosse pour une journée le rôle du ministère de la Justice.
À ces décors occasionnels s'ajoutent certains lieux et bâtiments qui deviennent vite emblématiques de la série. Le cloître Saint-Aignan est souvent exploité, comme au début du premier épisode lors de la filature d’un bandit par Valentin. Des bâtiments désaffectés en briques rouges reviennent aussi lors des scènes de « planques ». Il s’agit, en fait, de la friche industrielle de la vinaigrerie Dessaux. Par ailleurs, lorsque l’on évoque la série, on pense aux entraînements de boxe française dans un gymnase parqueté et à l’entrée des automobiles dans la cour du commissariat. Ce gymnase est celui de la rue des Quatre-Fils-Aymon, alors que le commissariat est le quartier général au 1, rue de la Bretonnerie (hôtel Gombault). Il est d’ailleurs amusant de voir le commissaire Valentin censé sortir du gymnase pour arriver dans la cour du commissariat, dans la réalité distante de plusieurs rues.
Les alentours d'Orléans sont également sollicités, comme les bords du Loiret, le Canal d'Orléans ou encore le château de La Ferté-Saint-Aubin.
L'épisode « Le cas Valentin » est tourné en partie dans les allées du Chai de Bercy, 12e arrondissement de Paris, dans lequel on reconnaît les bâtiments — dont un a survécu — et les rails typiques utilisés pour les wagons transportant les barriques de vins.
La mairie du 12e arrondissement de Paris du côté de l'aile Bignon a été choisie comme l'entrée principale du commissariat des brigades pour la période de la Belle Époque.
L'épisode « Le Village maudit» a été tourné en grande partie dans et aux abords du village de Tournemire et de son célèbre château d'Anjony (Cantal).
Les Brigades du Tigre
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