ILE DE PAQUES
Quand j'arrive à la grève, je m'aperçois que, dans l'île, c'est l'heure de dormir, l'heure de la sieste méridienne, et mes cinq amis, qui sont là par politesse à m'attendre, assis sur des pierres, ont des yeux très somnolents.
Alors , on est pas bien , là ?
Les moaï sont l’œuvre des matamua (« ceux d’autrefois » en maori)
Les moaï, appelées localement mo’ai, sont les statues monumentales de l’île de Pâques, située en Polynésie orientale et appartenant au Chili. Ces statues datent du XIIIe et XVe siècles. La majorité de ces monolithes sont sculptés dans du tuf issu principalement de la carrière du volcan Rano Raraku. Quelques-uns ont cependant été sculptés dans d’autres roches volcaniques de l’île (basalte, trachyte ou tuf volcanique). Leur taille varie de 2,5 à 9 mètres. Selon Jo Anne Van Tilburg, le nombre de moaï sur l’ensemble de l’île s’élève à 887 avec un poids moyen de 13,78 tonnes, mais les plus grosses atteignent 80 tonnes. Toutes ne sont pas visibles, certaines étant fragmentées ou ayant été récupérées pour construire d’autres monuments.
Les moaï sont l’œuvre des matamua (« ceux d’autrefois » en maori) ou haumaka (ainsi désignés parce qu’ils s’identifiaient comme descendants du découvreur polynésien Hotu Matu'a, venu, selon leur tradition orale, de « Hiva », peut-être Hiva Oa ou Nuku Hiva). Achevés, ces monolithes étaient dressés et installés en rang sur les ahu, plateformes cérémonielles, et étaient tournés vers l’intérieur de l’île, à l’exception de l’ahu Akivi où ils regardent l’océan. Ils possédaient des yeux blancs faits de corail blanc, des iris noirs en obsidienne ou rouges en tuf volcanique, et portaient une coiffe cylindrique, le pukao, fait de tuf rouge issu de la carrière de Puna Pau et pouvant peser plusieurs tonnes.
Les Européens découvrent les moaï après bien des séismes, tsunamis et troubles sociaux qui ont eu lieu entre les XVe et XVIIIe siècles : beaucoup de statues sont inachevées, et la plupart de celles des ahu sont renversés, les yeux brisés et dispersés, les pukao ayant roulé au sol, et les sédiments les ayant en partie, voire totalement recouverts. L’île est en effet un édifice volcanique situé aux marges de la plaque de Nazca, à la croisée de la dorsale est-Pacifique et de celle du Chili. On pense qu’au XVIIe siècle l’extraction de ces effigies a cessé en raison du remplacement du culte des ancêtres par celui du dieu Make-make et du Tangata manu, l'« homme-oiseau », aux XVIe – XVIIe siècles.
Les ahu sont alors devenus des nécropoles regroupant des tombes secondaires pour la réinhumation de squelettes apportés d’ailleurs6. Depuis le XXe siècle, ahu et moaïs ont été l’objet de nombreuses études, livres et films documentaires. Devenus emblématiques de l’île, ils constituent un enjeu économique majeur grâce au tourisme. Plusieurs ahu ont été partiellement restaurés, avec leurs moaï redressés, ayant retrouvé leurs yeux et leurs pukao.
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