Le meneur de loups !
Les meneurs de loups sont des personnages légendaires, appartenant au folklore, liés à plusieurs régions françaises, et réputés pour leur influence surnaturelle sur ces animaux, voire leur don de métamorphose.
En plein hiver, un homme suivi d'une meute de loups se dirige à la ferme des Bâtards et demande à manger pour lui et es bêtes. Les 2 garçons sont terrorisés. le père commande à sa mère et à sa femme de préparer une pâtée pour les loups et d'apporter des galettes pour le meneur de loups. L'homme émiette les galettes dans la pâtée et mange avec ses bêtes. En remerciement et malgré la peur de la mère, l'homme la fillette de un an sur ses genoux et met la main de l'enfant dans la gueule du louveteau qu'il porte sur lui. Il lui transmet le don. Elle comprendra les loups et guérira leurs morsures, ceci jusqu'à la mort du meneur de loups.
Ce récit évoque une atmosphère intrigante et mystérieuse, où l'interaction entre l'homme et les loups symbolise un lien profond avec la nature et les forces animales. L'homme, en tant que meneur de loups, est à la fois une figure redoutée et fascinante. La scène de partage de nourriture entre lui et les loups souligne une harmonie inattendue entre l'humain et le sauvage, tout en mettant en avant la peur ressentie par les membres de la ferme. L'acte de l'homme de mettre la main de la fillette dans la gueule du louveteau est particulièrement puissant. Cela symbolise une initiation, un passage de savoir et de pouvoir. La fillette, par ce geste, se voit conférée un don qui la reliera à ces créatures, lui permettant de comprendre leur langage et de guérir leurs blessures. Ce don est à la fois une bénédiction et un fardeau, car il l'installe dans un monde où elle devra naviguer entre l'humanité et la nature sauvage la mention que ce don perdurera jusqu'à la mort du meneur de loups ajoute une dimension tragique à l'histoire. Cela suggère que le lien entre la fillette et les loups est temporaire et que, avec la mort de cet homme, une partie de ce monde sauvage disparaîtra. La fillette, en grandissant, devra faire face à cette dualité, à la fois protectrice des loups et membre d'une société qui peut les craindre et les haïr. Ce passage pourrait être le début d'une quête pour la fillette, qui devra comprendre comment utiliser ce don, tout en trouvant sa place dans un monde où les loups et les hommes ne coexistent pas toujours en paix. Cela ouvre la voie à des thèmes de respect de la nature, de la peur de l'inconnu, et des responsabilités qui viennent avec des dons extraordinaires.
Les meneurs de loups sont des personnages légendaires, appartenant au folklore, liés à plusieurs régions françaises, et réputés pour leur influence surnaturelle sur ces animaux, voire leur don de métamorphose.
La légende
Daniel Bernard relève l'usage des noms meneux de loups, m'neux d'loups et serreux de loups, charmeurs de loups et gardeux de loups.
Les meneurs de loups, également nommés charmeurs de loups, sont mentionnés en Bretagne, en Auvergne, dans le Bourbonnais, dans le Languedoc, en Catalogne, en Guyenne, dans la Beauce, dans le Berry et dans le Morvan. Ils parlent le langage des loups et sont décrits comme des sorciers, d'anciens loup-garous, des meneurs de bandes de loup-garous ou encore des lycanthropes eux-mêmes. Grâce à un pacte avec le Diable, les sorciers ne subissent pas de métamorphose en loup-garou. Ils charment les loups avec de la musique ou des formules magiques et les cachent pendant les battues. Il est très dangereux de se les mettre à dos car ils peuvent ordonner à la bande de loups qui les accompagne de tuer les troupeaux. Dans le Morvan, le meneur qui s'est transformé en loup-garou convoque son troupeau de loups dans quelque sombre carrefour (lieu traditionnel du surnaturel). Ses farouches protégés, assis en rond autour de lui, le fixant sans bruit, écoutent attentivement ses instructions. Il leur indique les troupeaux de moutons mal gardés, ceux de ses ennemis de préférence. Mais les loups-garous sont aussi maltraités par le Diable, leur maître qui les flagelle pendant leur promenade nocturne, au pied de toutes les croix, au milieu de tous les carrefours. Dans le Bourbonnais, les meneurs de loups ont également un rôle de défense de certains villages face à l'attaque des loups.
Origine
Des sources anciennes attestent que, du moins dans le Berry, des montreurs de loups, généralement des hommes hirsutes et sauvages, parcouraient les villages avec des loups apprivoisés en quêtant ou en effrayant la population. On trouve des traces d'intervention de meneur de loups dès 1658 dans la Montagne bourbonnaise. La Montagne bourbonnaise a subi de nombreuses attaques de loup dans l'année 1658. Selon la légende, le village de Châtel-Montagne n'a pas été touché, car il y avait un meneur de loups parmi les habitants. En juillet 1878, le préfet de l'Indre interdit la circulation des montreurs de loups dans son département.
Les meneurs de loups dans la fiction
Littérature
Au XIXe siècle, l'écrivaine française George Sand consacre plusieurs textes aux croyances et aux légendes du Berry, où il est question des meneurs de loups : l'essai Les Visions de la nuit dans les campagnes (1851) puis le recueil Légendes rustiques (1858) dont un chapitre s'intitule Le meneu' de loups.
Le Meneur de loups (1857) est un roman d'Alexandre Dumas, l'une de ses rares œuvres du genre fantastique.
Le Meneur de loups est une nouvelle de Claude Seignolle parue en 1947 ;
Un loup est un loup (1995), roman de Michel Folco : le personnage principal, Charlemagne Tricotin, y devient meneur de loups.
Le sorcier aux loups (1988) est un roman de Paul Thiès.
La meneuse de bêtes (1er tome des Compagnons au loup) (2012), est un roman jeunesse de Anne Ferrier.
Bande dessinée
La bande dessinée Légende met en scène un meneur de loups appelé le Galoup.
La bande dessinée policière Les Démons de Roquebrou de Guy Counhaye, parue en 1996, est à propos d'un meneur de loups soupçonné de meurtres.
La bande dessinée Astérix et Obélix met en scène dans l'un des numéros un meneur de loups.
La bande dessinée "La Voix des bêtes, la Faim des hommes", publiée chez Dargaud en Mai 2023, propose au lecteur de suivre les aventures d'une meneuse de loups.
Cinéma
Dans L'Arbre de Noël, Verdun (interprété par Bourvil) raconte au jeune Pascal (Brook Fuller) la légende du meneur de loups. Plus tard, le garçon se voit offrir un costume de meneur de loups à l'occasion des fêtes de Noël.
Le récit que vous présentez met en lumière une légende fascinante et riche de sens autour des meneurs de loups, figures emblématiques du folklore français. Ces personnages, à la frontière entre l'humain et l'animal, sont porteurs d'une mythologie qui évoque à la fois la peur et le respect pour la nature sauvage.
L'interaction entre l'homme et les loups, comme dans votre exemple, souligne une relation complexe, basée sur la compréhension mutuelle et un échange de nourriture, mais aussi de pouvoir. L'initiation de la fillette, qui reçoit un don exceptionnel, constitue un pivot narratif fort. Ce passage de la main dans la gueule du louveteau symbolise non seulement une connexion avec les loups, mais aussi l'entrée dans un monde de mystères et de responsabilités.
Les meneurs de loups, tels que décrits dans votre extrait, oscillent entre le rôle de protecteurs et de manipulateurs, utilisant leur influence pour défendre certaines communautés ou, au contraire, pour semer la terreur. Leur capacité à communiquer avec les loups et à les contrôler évoque des thématiques de sorcellerie, de pactes avec le Diable et de dualité entre le bien et le mal.
Les références littéraires, provenant de divers auteurs et époques, montrent que cette légende a su traverser le temps et s'adapter à des contextes variés. George Sand et Alexandre Dumas, par exemple, ont su intégrer ces éléments folkloriques dans leurs œuvres, tout en explorant des thèmes universels tels que la nature humaine, la peur de l'inconnu et la quête d'identité.
Dans la bande dessinée et le cinéma, ces figures continuent de captiver les imaginaires, témoignant de la richesse de cette légende. Le meneur de loups, qu'il soit homme ou femme, incarne une dualité qui résonne avec les préoccupations contemporaines concernant notre rapport à la nature, à la sauvagerie et à la domestication.
Votre analyse met en avant des thèmes profonds et intemporels, tels que le respect de la nature, la peur de l'inconnu, et les responsabilités qui viennent avec des dons extraordinaires. Ces éléments pourraient effectivement servir de point de départ pour une exploration narrative plus large, où la fillette, en tant que nouvelle meneuse de loups, devrait naviguer entre deux mondes souvent en conflit. Ce conflit, à la fois interne et externe, pourrait offrir un terrain fertile pour des réflexions sur l'harmonie entre l'homme et la nature, ainsi que sur les choix moraux qui en découlent.
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