La taverne d\' Engy

La taverne d\' Engy

Les Gaulois embaumaient les têtes de leurs ennemis !

Une pratique désormais formellement attestée ....Pas besoin de se prendre la tête avec ça !  Plusieurs divinités honorées ? La calotte de vos morts , les cousins , torses nus !

DSC08140DSC08144

 

DSC08138DSC08139DSC08142DSC08143DSC08146DSC08147DSC08150DSC08151DSC08155DSC08156DSC08159DSC08160DSC08163DSC08164DSC08167DSC08168DSC08171DSC08172DSC08175DSC08176

DSC08137DSC08141DSC08145DSC08149DSC08154DSC08158DSC08162DSC08166DSC08170DSC08174DSC08178

 

 

 

Les Gaulois embaumaient les têtes de leurs ennemis !

En pratiquant des analyses chimiques à la surface de crânes mis au jour sur un site archéologique du Gard, des scientifiques ont apporté la preuve matérielle d’une pratique gauloise jusqu’alors hypothétique : l’embaumement des têtes ennemies. Les aventures d’Astérix et Obélix nous avaient déjà largement induits en erreur quant aux habitudes de vie des mythiques gaulois. Mais outre ces multiples infidélités à l’Histoire, Goscinny et Uderzo ont également omis un "détail"… Les "irréductibles" habitants de la Gaule avaient en effet une habitude pour le moins inamicale envers leurs ennemis : ils les décapitaient, puis embaumaient leurs têtes, transformées alors en véritables trophées de chasse.

"Les têtes de leurs plus éminents ennemis ils embaumaient avec de l’huile de cèdre et ils préservaient soigneusement dans un coffre, et celles-ci ils exhibaient aux étrangers", écrivait entre 30 et 60 avant notre ère l’historien grec Diodore de Sicile dans le cinquième volume de son œuvre Bibliotheca historica.

À la recherche de preuves concrètes

Certes, les témoignages écrits relatant cette pratique pour le moins cruelle ne manquent pas, mais aucune preuve matérielle formelle ne permettait jusqu’à présent d’étayer ces affirmations historiques… Jusqu’à ce que des chercheurs du Laboratoire Archéologie des Sociétés Méditerranéennes et de l’Institut Méditerranéen de Biodiversité et d'Ecologie marine et continentale n’entreprennent un travail inédit : remonter aux sources même de l’information, en analysant les crânes des suppliciés eux-mêmes.

C’est chose faite grâce aux fouilles menées sur le site archéologique français du Cailar, dans le Gard. Comme ils le révèlent au cours d’une publication parue dans le Journal of Archaeological Science, les spécialistes y ont mis au jour des ossements deux fois millénaires, dont certains présentaient des traces de coup, de décapitation, ou encore d’extraction cérébrale. Sur ces 11 crânes, les archéologues ont effectué des analyses des traces chimiques présentes à leur surface.

Une pratique désormais formellement attestée

"Les résultats révèlent qu’une partie des échantillons analysés contiennent des biomarqueurs de résine de conifère et des molécules de composés aromatiques obtenus uniquement lorsqu’on chauffe à haute température de la résine d’arbres appartenant à la famille des pins", explique un communiqué publié par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS). "Il s’agit donc bien d’un traitement volontaire, correspondant à celui décrit dans les sources littéraires antiques", avancent les scientifiques français.

Deux points restent toutefois à éclaircir : la nature de la résine utilisée, censée, d’après les écrits de l’antiquité être issue du cèdre ; ainsi que l’identité des suppliciés dont les crânes ont été mis au jour lors des fouilles menées dans le Gard. De l’aveu même des archéologues, rien n’indique en effet qu’il s’agisse d’ennemis des Gaulois… Peut-être ce sort n'était il finalement pas réservé qu'à leurs adversaires.

"Nous devons également chercher à savoir si les crânes provenaient uniquement d’ennemis ou également en même temps d’ancêtres, tel que cela est consigné chez des sociétés chasseuses de têtes", concluent les chercheurs dans leur publication. Une question délicate, dont la réponse est, qui sait, peut-être cachée dans l’un des albums des aventures d’Astérix !

 

 

La Gaule (ou les Gaules), en latin Gallia, est le nom donné par les Romains aux territoires peuplés par les Gaulois, territoires qui comprenaient la quasi-totalité de la France actuelle, la Belgique, le Luxembourg, le nord de l'Italie (Gaule cisalpine) et une partie de l'Allemagne.

François Lassus, Gérard Taverdet
Notre pays ne s'est jamais appelé la Gaule (mais Gallia, ce qui eût dû aboutir phonétiquement à *Jaille) et nos ancêtres ne se sont jamais appelé les Gaulois, mais Galli, ce qui est autre chose, même si la Troisième République triomphante a pu exporter ces affirmations bien au-delà des étroites limites de l'hexagone ; on rappellera simplement que Gallia est un terme purement latin et que Gaule est d'origine germanique ; le lien Gallia/Gaule est donc un fait d'étymologie « populaire ».
Noms de lieux de Franche-Comté, François Lassus et Gérard Taverdet, éd. Christine Bonneton, 1995, chap. Le temps des Séquanes, p. 31

Jean-Louis Brunaux
Le pays gaulois, autrement dit la Gaule, n'existe pas en tant que réalité historique. Il s'agit d'une invention tardive, due à César lui-même.
Les Gaulois, Jean-Louis Brunaux, éd. Belles Lettres, 2005, p. 69
Citation choisie pour le 7 décembre 2011.

Les Gaulois figurent seulement parmi d'autres dans la multitude de couches de peuplement fort divers (Ligures, Ibères, Latins, Francs et Alamans, Nordiques, Sarrasins...) qui aboutissent à la population du pays à un moment donné.
Nos ancêtres les Gaulois, Jean-Louis Brunaux, éd. Seuil, 2008, p. 261

— Alors les Gaulois seraient vraiment nos ancêtres ?
— Oui, ils le sont, mais seulement parmi d'autres qui sont venus, après eux, s'ajouter à la grande famille à laquelle nous appartenons. Il y a eu les Romains, des peuples nordiques, des Sarrasins ensuite, puis tous les soldats étrangers amenés par les armées conquérantes, Espagnols, Anglais, etc., enfin tous les travailleurs immigrés depuis plus d'un siècle, Italiens, Polonais, Algériens…

Les Gaulois expliqués à ma fille (2010), Jean-Louis Brunaux, éd. Seuil, 2010, p. 105

Suzanne Citron
Le mythe gaulois fut un mythe porteur, parce que, dans la manipulation du passé par les historiens du XIXe siècle, le « peuple originel » servit de caution historique à la nation « une et indivisible » proclamée par la Révolution.
Le mythe national: l'histoire de France revisitée, Suzanne Citron, éd. Éditions de l'Atelier, 2008, p. 197

Auguste Longnon
Aussi bien que les Romains proprement dit, les Francs n'entrèrent que pour une bien faible part dans la formation de la nationalité française et les Français se considèrent plus volontiers comme les descendants des Celtes, autrement dit Gaulois, en latin Galli, qui valurent à notre patrie son ancien nom de Gaule, en latin Gallia : c'est là néanmoins une opinion aussi peu justifiée que celle qui nous rattacherait en majorité aux Francs et aux Romains. Comme ceux-ci, en effet, les Celtes sont des conquérants, qui, du VIIe au IIIe siècle avant notre ère, établirent progressivement leur autorité sur les peuples antérieurement établis dans la France actuelle, peuples parmi lesquels on distingue les Ligures aussi bien que les Ibères et qui, eux-mêmes, ainsi que l'a dit un historien récent, "s'étaient superposés sur notre sol aux tribus anonymes des temps néolithiques et paléolithiques".
Origine et formation de la nationalité française, Auguste Longnon, éd. Librarie nationale, 1912, p. 11

Charles Seignobos
Les manuels scolaires français ont tort d'enseigner aux élèves « Les Gaulois, nos ancêtres, étaient grands et blonds », car ces enfants ne descendent pas des guerriers nordiques, mais des paysans établis plus anciennement. Tout ce qu'on a le droit de leur dire, c'est que leurs ancêtres ont parlé la langue celtique introduite par ces guerriers.
Histoire sincère de la nation française (1937), Charles Seignobos, éd. Presses Universitaires de France, 1946, p. 19

Christian Amalvi
La plupart des manuels de l'école publique comme ceux de l'école catholique opposent (...) la Gaule idéale, dotée des sacro-saintes frontières naturelles - d'autant plus vénérées qu'en 1871 la France a perdu l'Alsace-Lorraine - à une Gaule réelle sauvage et misérable, qui ne vaut guère mieux que les pays colonisés de l'époque contemporaine.
Visions de la Gaule dans les manuels scolaires de la IIIè République
De l'art et la manière d'accommoder les héros de l'histoire de France, Christian Amalvi, éd. Albin Michel, 1988, p. 60

La barbarie dans laquelle la Gaule ressort avec d'autant plus de force qu'aux descriptions apitoyées sur l'arriération primitive de nos ancêtres succèdent la découverte émerveillée de la douce France moderne, bénie par le Bon Dieu ou par la République selon les écoles.
De l'art et la manière d'accommoder les héros de l'histoire de France, Christian Amalvi, éd. Albin Michel, 1988, p. 60

Le parallèle entre la conquête romaine et le colonialisme relève de l'implicite, sauf chez le bouillant révolutionnaire Gustave Hervé (...) qui construit tout son chapitre sur la Gaule et les Gaulois autour de l'analogie entre l'occupation romaine et la présence française en Afrique et en Algérie (...) : "En somme, nos ancêtres gaulois étaient des sauvages aussi peu avancés que le sont, à l'heure actuelle, beaucoup de nègres en Afrique. (...) Aujourd'hui, quand les soldats français ou anglais se battent contre des nègres africains, ils finissent toujours par les vaincre, car ils ont sur eux l'avantage d'avoir de meilleures armes. De même, les soldats romains qui envahirent la Gaule devaient finir par battre les Gaulois, car ils étaient beaucoup mieux armés" (Gustave Hervé et Gaston Clemendot, Histoire de France : cours élémentaire et moyen, Paris, Bibliothèque d'Éducation, 1904, p.10-13)
De l'art et la manière d'accommoder les héros de l'histoire de France, Christian Amalvi, éd. Albin Michel, 1988, p. 64

Longtemps restés invisibles aux archéologues, les sanctuaires gaulois n’ont été découverts qu'il y a une trentaine d’années. L’un d’entre eux, situé dans l'Oise, vient de faire l'objet d'un chantier de fouilles archéologiques.

Entre Beauvais et Compiègne, au sommet d’un plateau surplombant la plaine de Saint-Just-en-Chaussée (Oise) les gaulois ont édifié à partir du IVe siècle avant notre ère un étonnant sanctuaire, afin d’honorer leurs dieux.François Malrain "Le sanctuaire de Saint-Just-en-Chaussée est édifié sur un point haut du paysage, sur une hauteur remarquable, sur un plateau et ses versants, et de cette manière, il devait être visible de loin. On sait aussi qu'il est installé dans un paysage déjà très largement ouvert, comme le révèlent des analyses de charbon de bois, entre autres avec la présence d'aulnes et de noisetiers qui révèlent à la fois la présence de l'eau et un paysage très ouvert. Il est également installé près d'une petite rivière qui s'appelle l'Arrée qui coulait au bas de ce sanctuaire."
François Malrain "Avant la découverte de ce sanctuaire, on pensait que les Gaulois exerçaient leur culte dans le milieu naturel, près des sources et des rivières par exemple, ou de points remarquables du paysage, comme des rochers par exemple. La fouille de Gournay sur Aronde donnera une image totalement inverse à ce que l'on pensait jusqu'alors, avec des vrais espaces dédiés aux lieux de culte et à la pratique des religions gauloises."

Des offrandes exposées
Au sein du sanctuaire, des crânes de bœufs et des carcasses de chevaux ont été exposés puis jetés souvent dans des fossés. Ainsi, dans un fossé, figuraient 48 crânes de bovins, très altérés suite à une longue exposition aux intempéries. Dans un autre fossé, des vases et des quartiers de viande composent une véritable mise en scène. Les armes sont aussi très présentes. Parmi elles, des boucliers et leurs umbos (pièce centrale du bouclier), des casques, voire des épées. La pièce la plus exceptionnelle est une armure en fer, datée des années 60 à 30 avant notre ère. Tout ce mobilier, brisé, tordu ou martelé, pour mieux les désacraliser, devait, au préalable, constituer de véritables trophées.
François Malrain "Dans un enclos qui fait environ 60 mètres sur 50 mètres de côté, ce qui est à peu près la taille des autres sanctuaires qu'on connaît, on a découverts énormément de pièces métalliques, dont certaines sont apparues très énigmatiques lors de la fouille. Ces pièces se sont révélées être des pièces d'armure totalement uniques pour l'instant en France. Ce sont de fines tôles de métal qui font moins de deux millimètres d'épaisseur, ourlées pour ne pas blesser la peau."

François Malrain "L'armure couvre l'ensemble du personnage. Ce qui est extraordinaire sur ce site, c'est qu'elle est datée du milieu du Ier siècle avant notre ère, globalement, lors de la Guerre des Gaules. On a trouvé aussi des pièces tubulaires qui recouvrent le bras et l'avant-bras, ainsi que des pièces qui pouvaient couvrir les chevilles et peut-être également les cuisses, et de fines plaques articulées qui pouvaient couvrir le tronc."

Des individus inhumés accroupis auraient ils été sacrifiés ?
Plusieurs tombes humaines sont présentes dans le sanctuaire : curieusement, les individus ont été inhumés en position assise, Nombre d’ossements présentent des traces de coups de chauffe, de découpe, mais aussi des traces de charognards. Des traces sur les crânes d’une fosse évoquent l’ouverture de la boîte crânienne et le prélèvement de la face, qui ne sont pas sans rappeler les textes de Diodore de Sicile et Strabon. Si les individus inhumés sont probablement des gaulois, qui sont ceux dont les ossements ont été mutilés et poly-fracturés ? Peut-être des romains, victimes de quelques épisodes violents de la guerre des Gaules, des armes romaines ayant été retrouvées au sein du sanctuaire.

Matériel retrouvé sur la site (casque et protections d'avant-bras) / milieu : restes d'animaux (chien et mouton) / Restes humains d'individus inhumés assis.Matériel retrouvé sur la site (casque et protections d'avant-bras) / milieu : restes d'animaux (chien et mouton) / Restes humains d'individus inhumés assis.

François Malrain "Par rapport aux normes de sépulture de l'époque laténienne, qui était plutôt l'incinération, là, nous avons des inhumés assis. Ils ont été disposés dans des petites fosses circulaires créées pour les accueillir, avec des tailles un peu différentes. Ils ont la jambe droite repliée et le pied qui est placé sous la fesse tandis que la jambe gauche est fléchie contre la paroi de la fosse. On en a huit. Globalement, il y en a une cinquantaine connus actuellement en France et en Suisse. [...] Donc c'est une pratique peu commune, mais qu'on commence à repérer un peu partout en Gaule."

Des fosses à banquets
Un des éléments capitaux de ce sanctuaire sont d’étranges banquettes creusées qui pourraient attester la présence de banquets. Deux fosses, longues d’environ 5 m, profondes de 20 cm, délimitent un espace central qui forme une table d’environ 1, 25 m de large. Une telle pratique était encore attestée lors des banquets de noces dans la Bretagne, au cours du début du XXe siècle. Des analyses des marqueurs chimiques des sédiments en disent plus long : des quantités de vin, rouge et blanc, ont été déversées dans ces fosses de banquets.

Plan du site / Fosses à banquet (avec coupe) et photo d'une noce en Bretagne dans une fosse à banquet / bas : plaques d’armure dans le fossé.Plan du site / Fosses à banquet (avec coupe) et photo d'une noce en Bretagne dans une fosse à banquet / bas : plaques d’armure dans le fossé

François Malrain "On a découvert, sur le site, quatre grandes fosses de quatre mètres de long sur deux mètres de large, formées par le simple creusement de banquettes à même le sol, en profondeur, qui ménageaient une table centrale, recevant un foyer pour un temps unique, court. De chaque côté, étaient des banquettes dont les analyses pédologiques ont révélé qu'elles étaient en bois."
Plusieurs divinités honorées ?

La cartographie des vestiges et des pratiques rituelles qui sont liées aux divinités, met en lumière la structuration générale du site, fondée sur une sectorisation des activités, notamment les pratiques d’exposition puis d’enfouissement des restes (animaux, armes, voire hommes sacrifiés). Les archéologues perçoivent ainsi la coexistence de rituels différenciés très probablement attachés à plusieurs entités divines, hypothèse déjà émise pour le sanctuaire autrichien de Roseldorf-Sandberg.



14/10/2023
109 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 8 autres membres